Journal de bord (3/?) : Vous êtes né pour résister au cheesecake
L’inspecteur Sentbon, de Saint-Roustan, jeta son mégot et passa sous les rubans de police qui délimitaient la scène de crime. Il fut accueilli par l’adjoint Makouille. « Alors qu’est-ce qu’on a, demanda l’inspecteur ?
- Sale affaire, inspecteur. La victime est une bonne résolution qu’on a laissé pourrir là.
- Mon Dieu, fit Sentbon en ôtant le voile qui recouvrait le corps, vu l’état de décomposition et les mouches sur le cadavre, on peut conclure qu’elle est morte il y a environ un mois.
- Quel monstre a pu faire ça ?
- Je ne sais pas, Makouille, ça va être notre travail de… Mais, regardez ! Non, c’est impossible… Elle ouvre les yeux !
Une bonne résolution qui émerge dans une dimension inconnue |
Faisons un point
Voilà qui va aller vite : j’ai complètement abandonné tous mes objectifs dès le début du mois de septembre. Ils ont tous été noyés dans le tsunami d’un mois de septembre (sur)chargé. Le plus amusant, c’est que j’avais commencé les notes pour cet article mi-août, encore tout enthousiaste du précédent. La rentrée a été bien (trop) chargée de mon côté, et cela a servi « d’excuse » à reporter, puis annuler mes objectifs. Ensuite, comme j’avais déconné, je me sentais coupable… Faire un article sur un naufrage, voilà qui m’enthousiasmait particulièrement.
Je n'aurai pas dit mieux |
On se remet en selle
Profitant enfin d’un emploi du temps plus calme, j’ai voulu m’y remettre. Las, c’était encore plus la merde : incapable de tenir mes objectifs sur la bouffe ; le sport et la méditation je sautais très régulièrement. Comme je n’arrivais pas à tenir ce que je m’étais fixé, je me sentais de plus en plus mal, et abandonnait à nouveau.
Me rendant compte de l’impasse dans laquelle j’étais, je suis retourné sur le blog de développement personnel de Léo Balbuta qui je lisais il y a des années. Il m’avait marqué par sa bienveillance. Je suis tombé sur cet article, qui m’a fait assez de bien pour que je le cite :
Les gens qui font des efforts pour rester en forme [...] culpabilisent généralement lorsqu’ils se laissent aller […] et oublient souvent de se remettre en selle. [...]
Aujourd’hui, je veux vous conseiller une chose : ne vous abandonnez plus à ces sentiments. Mettez-y fin.
Ensuite, il faudra se bouger et se remettre en selle.
Je me fais plaisir à presque toutes les Fêtes, et je culpabilise aussi — pendant une minute.
Puis je réalise que la culpabilité ne m’aide pas à retrouver la forme.
Je réalise que la seule chose que je peux faire pour retrouver la forme, c’est de me remettre en selle en recommençant à manger sainement aujourd’hui — hier n’a aucune importance. Être actif et faire du sport aujourd’hui, c’est ce qui compte.
Ok, Léo. Je ne sais pas faire d’équitation, mais je vais monter sur ton putain de cheval.
L’instinct de volonté : Chapitre 2 – Votre corps est né pour résister au cheescake
Je me base toujours sur le bouquin L’instinct de volonté de Kelly McGonigal.
Ce chapitre discute de deux états de notre psyché : la réponse combat-fuite face à un stress qui fait ressortir nos instincts et à l’inverse la réponse s’arrêter réfléchir (je n’ai pas de meilleure idée de traduction : Pause and Plan).
L’objectif du chapitre est dès lors de nous aider à activer la réponse s’arrêter réfléchir, et à construire une réserve de volonté que cette réponse consomme.
Faites le plein de volonté avec 5 minutes au vert
Le livre explique à quel point le sport est un super moyen de recharger sa volonté :
Si vous vous dites que vous êtes trop fatigué ou n’avez pas le temps de faire du sport, pensez-y comme quelque chose qui restaure, et non draine, votre énergie et votre volonté.
C’est donc sans surprise qu’il nous demande de…
Sortez à l’extérieur et soyez actif - même seulement une balade autour du pâté de maison – pour réduire le stress, améliorer votre humeur et renforcer votre volonté.
Le livre insiste pour qualifier d’exercice tout ce qui nous fait bouger, pas forcément une séance de sport : passer l’aspirateur, marcher, jardiner, etc.
Pour le coup, j’ai une activité quotidienne légère en allant et revenant du boulot à pied, en cuisinant, repassant, etc. Donc je vais valider cet élément.
Respirez jusqu’au sang-froid
La mesure de la réponse s’arrêter réfléchir est la variabilité de la fréquence cardiaque, qui rejoint la notion de cohérence cardiaque : c’est-à-dire la gestion du stress et des émotions par le contrôle de la respiration. Malgré un doute initial de ma part, ça n’a pas l’air déconnant scientifiquement, au point que même les forces armées l’utilisent.
Ralentissez votre respiration à 4 à 6 par minutes pour activer votre self-control.
J’étais déjà passé plein de fois sur cet exercice en me disant « mdr elle veut m’apprendre à respirer ». Ce coup-ci, j’ai décidé de donner sa chance à cet exercice. J’ai téléchargé une petite appli et j’ai essayé de faire ça consciencieusement. Le résultat est impressionnant. J’ai ressenti une vraie sensation de contrôle et du calme. Ce n’est pas quelque chose que je dégaine quotidiennement, mais assurément quelque chose que j’ai ajouté à mon arsenal.
Bonne nuit les petits
Alors là, je vais vous surprendre, mais le sommeil joue sur la volonté (et plein d’autres choses). Fou, non ?
Merci pour ton aide Nounours |
Octroyez-vous une bonne nuit de sommeil et/ou tapez-vous une petite sieste.
Dormir c’est bien, quelle surprise.
Relax, frère
Autre axe pour restaurer la volonté : la vraie relaxation, qui initie la réponse de la relaxation physiologique.
Couchez-vous, mettez un coussin sous vos jambes, respirez profondément, et ne faites rien d’autre pendant 5 à 10 minutes. Chercher si des muscles sont crispés. Les contracter, puis les relâcher.
Moins passe-partout que la respiration car nécessite un vrai moment de calme pour se coucher et être au calme, c’était efficace les quelques fois où j’ai essayé.
Stress et self-control
Soyez attentifs quand le stress survient durant la journée ou la semaine. Qu’arrive-t-il à votre self-control à ce moment-là ? Avez-vous des fringales ? Perdez-vous votre calme ou remettez-vous à pleus tard des choses que vous devriez faire ?
Voilà le devoir que je n’ai pas bien fait. Étonnamment, au travail, je gère assez bien le stress (pour le moment), j’ai ai beaucoup plus quand je gère mon fils, le matin quand il faut le déposer à la crèche et arriver à l’heure au boulot. Le soir, m’occuper de lui me prend parfois beaucoup d’énergie, mais aussi, toujours le soir, me retrouver face à tout ce que je veux et dois faire (regarder un épisode d’un truc, passer un moment en couple, repasser mes chemises…) sans pouvoir tout accomplir me stresse. Je ne suis pas capable de vraiment dire les conséquences que ça a.
Menace sur l’estomac
[Pour activer la réponse s’arrêter réfléchir,] identifiez la pulsion interne qui vous voulez restreindre. Qu’est-ce qui vous fait vouloir ce que, justement, vous ne voulez pas ? Quelle est la menace ?
Dans mes premières notes pour cet article, j’ai écrit un truc que j’ai trouvé saisissant un mois plus tard :
Mange ça, ensuite ça ira lieux, me dit mon impulsion. Remplis ton ventre et ton âme.
Je me rends compte que j’ai un sujet à adresser sur mon rapport à la nourriture. Il m’arrive parfois de manger des quantités invraisemblables de nourriture, sans pour autant me sentir rassasié. Je mange de la merde et je me déteste pour ça.
Et puis, dans mes recherches pour me remettre en selle, je suis tombé sur un concept que je connaissais pas : la faim émotionnelle.
Explication de la différence entre la faim physique et émotionnelle |
Il y a un côté de moi qui veut hurler « mais oui bien sûr, c’est ça ! ». L’autre voudrait y réfléchir un peu plus tranquillement, même ça coche tout de même pas mal de cases. Mais la question qui me met mal à l’aise, c’est que cette faim émotionnelle sert à « manger » ses émotions, à les ensevelir sous une tonne de bouffe. D’accord, mais quelle émotion exactement est-ce que je mange comme ça ? Comme dit plus haut, je ne me sens pas si stressé que ça… Alors si c’est ça le problème auquel je fais face, qu’est-ce que ça cache ? Cette question me donne le vertige.
Le même genre de vertige qu'a Truman en sortant de son show |
Vers des objectifs redéfinis
Ce qui est formidable quand on fait des recherches sur un concept qu’on connaît pas, c’est qu’on fait des liens vers de nouveaux mondes. Par exemple, connaissez-vous le Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids ? Vous savez… le GROS ?
De là, je suis arrivé sur une petite vidéo qui m’a mis une énorme baffe dans la gueule, et tout remis en question.
Je vous en donne rapidement les principaux enseignements que j’ai noté :
- Si on se prive de manger, on finit par manger plus
- Si on s’interdit de manger ce dont on a envie, on mange plus par la suite
-
Plus on prend de plaisir en mangeant, moins on mange. Inversement,
moins on prend de plaisir en mangeant, plus on mange.
Corollaire : on mange plus quand on fait autre chose en mangeant (regarder la télévision, parler) car on prend moins de plaisir en mangeant
Une piste de réponse serait l’alimentation intuitive, qui consiste à écouter son corps. Si je traduis, ça veut dire manger en pleine conscience, ou méditer en mangeant si vous préférez. Mâcher, bien sentir le goût des choses. Cela me paraît aussi absurde que l’histoire de la respiration. Alors je vais donner sa chance à cette approche, et essayer de chercher ces émotions que je « mange ».
Mes objectifs actuels sont donc devenus les suivants :
- Méditer 10 minutes par jour.
- Manger en pleine conscience (tout ce que je veux, dans les quantités que je veux). Me demander si j’ai vraiment faim avant de commencer à manger.
J’ai au départ voulu rajouter des objectifs secondaires (sport, sommeil…) et puis j’ai tout envoyé chier. Je vais commencer minuscule. Comme ça, j’aurai une victoire à célébrer chaque jour.
Voilà, je vous donne des news dans la prochaine rubrique ! Prenez soin de vous.
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